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lundi 5 décembre 2011

Durban décembre 2011

Le Devoir

Conférence des Nations unies sur les changements climatiques - La Chine pose ses conditions

Les négociations entrent aujourd'hui dans leur phase politique à Durban

Agence France-Presse 5 décembre 2011

La Chine a énuméré hier plusieurs conditions qu’elle souhaite voir remplies avant d’accepter de s’engager vers un traité contraignant à l’horizon de 2020.

Durban — À mi-parcours de la conférence de l'ONU sur le changement climatique, à Durban, en Afrique du Sud, la Chine a énuméré hier les conditions qu'elle souhaite voir remplies avant d'envisager de prendre des engagements contraignants après 2020.

«Je pense qu'après 2020, nous devrions également négocier un document juridiquement contraignant, a déclaré le ministre chinois Xie Zhenhua, le principal responsable chinois des questions climatiques, au cours d'une rencontre avec des ONG. Le problème maintenant est de voir si nous avons consciencieusement mis en oeuvre les documents juridiques sur lesquels nous avons déjà des accords. C'est une question très importante pour nous», a-t-il ajouté, selon des propos traduits par un traducteur officiel de la délégation chinoise.

L'Europe souhaite que la conférence de Durban pose les bases et propose un calendrier pour un futur traité imposant, vers 2020, des objectifs de réduction de gaz à effet de serre à tous les pays.

Cette «feuille de route» est la condition posée par les Européens avant de prendre de nouveaux engagements dans le protocole de Kyoto, traité qui impose des objectifs contraignants seulement aux pays industrialisés, à l'exception notable des États-Unis qui ne l'ont jamais ratifié.

Le ministre chinois a énuméré plusieurs conditions que son pays souhaite voir remplies à Durban avant d'accepter de s'engager vers un traité contraignant à l'horizon de 2020, a précisé Alden Meyer, un analyste du groupe de réflexion américain Union of Concerned Scientists ayant participé à la rencontre.

La Chine demande notamment que l'Union européenne et d'autres pays prennent de nouveaux engagements dans le protocole de Kyoto, a rapporté M. Meyer.

Les Chinois souhaitent aussi un processus permettant d'accompagner une montée en puissance sur la question financière, pour passer des 10 milliards annuels actés pour la période 2010-2012 aux 100 milliards annuels promis par les pays industrialisés à l'attention des pays en développement à partir de 2020.

Place aux politiques

Après une première semaine de discussions techniques pour cerner les sujets au niveau des négociateurs, quelque 130 ministres et quelques chefs d'État arrivent cette semaine en Afrique du Sud pour arbitrer les choix et écrire l'accord qui doit être conclu au dernier jour de la conférence, vendredi.

Pour tenter de redynamiser des négociations climatiques à la peine depuis la déception du sommet de Copenhague, fin 2009, et dont le contenu ne garantit pas, à ce jour, de pouvoir contenir la hausse du thermomètre mondiale sous le seuil des 2 °C, les Européens tentent un coup de poker à Durban.

Contrairement au Japon, à la Russie ou au Canada, les pays européens se disent prêts à souscrire une nouvelle période d'engagements dans le cadre du protocole de Kyoto. Ils permettraient ainsi de garder vivant le seul traité imposant des objectifs de réduction de gaz à effet de serre à une quarantaine de pays industrialisés, à l'issue de la première période qui se termine fin 2012.

Ce geste est réclamé par les pays en développement, au nom de la responsabilité historique des pays industrialisés dans le réchauffement, même si ce traité couvre désormais moins de 30 % des émissions globales, car il ne fixe d'engagements ni aux États-Unis ni aux grands pays émergents, dont la Chine.