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lundi 19 décembre 2011

Questions préparatoires, environnement

Environnement, questions à réponses longues, préparatoires à l’examen

(20 à 30 lignes)

Consignes : Lorsque l’on prépare des questions pour un examen on peut mettre en vrac, sur une feuille, tous les éléments de réponse que je trouve sur le sujet, dans un premier temps.

Dans un deuxième temps j’organise ma réponse, je lui donne une logique intellectuelle, j’organise des liens et des explications avec les différents éléments sur le sujet, en fait je fais un plan grossier

Pour finir j’organise succinctement les idées principales et secondaires de chacun des paragraphes de ma réponse.

1) 1) Expliquer le Protocole de Kyoto. (4 paragraphes)

A) Pourquoi les nations en sont-elles arrivées à souhaiter un tel accord, quel était le problème?

B) En quoi consiste cet accord international, quels sont ses buts?

C) Cette entente a-t-elle eu des conséquences positives?

D) Pourquoi les objectifs des différents pays sont-ils tous différents (leurs engagements)?

2) Le Canada est un des pays les plus récalcitrants à appliquer des mesures pour réduire les gaz à effet de serre. (5 paragraphes)

A) Quelles sont les motivations du gouvernement canadien pour ne pas participer aux efforts planétaires pour réduire les GES.

B) Pourquoi peut-on affirmer que le Canada par ses interventions a tenté de saboter le processus de réduction des gaz à effet de serre lors des conférences sur la climat?

C) L’ensemble des Canadiens appuient-ils le gouvernement dans sa politique environnementale?

D) La politique du gouvernement du Québec est-elle en accord avec celle du fédéral?

E) Pourquoi le Québec a-t-il un bilan environnemental enviable?

3) De plus en plus d’environnementalistes et d’économistes font la promotion du développement durable, de la décroissance économique. Cela va à l’encontre de la vision d’une croissance économique toujours soutenue années après année que porte en lui-même le capitalisme. (3 paragraphes)

(A, B) Expliquez 2 raisons qui plaident en faveur du développement durable, en quoi est-il essentiel pour les générations futures?

C) Expliquez ce qu’est la décroissance économique pour les pays développés et ses effets sur les ressources de la planète et le développement des pays plus pauvres?

4) En quoi le localisme et la simplicité volontaire pourrait changer la manière de vivre des humains dans nos sociétés occidentales. La consommation de produits locaux, la réduction des heures consacrées au travail, la réduction de la consommation changerait fondamentalement notre façon de vivre.

En 5 paragraphes décrivez et expliquez en quoi cette société est possible et comment fonctionnerait-elle? (ressources, carbone, gaspillage, qualité de vie)

5) Expliquez ce qu’est le principe de précaution, prenant l’exemple du développement des OGM, organismes génétiquement modifiés et de la crise de la vache folle en Grande-Bretagne pour démontrer votre connaissance du sujet. (3 paragraphes)

6) Dans un premier paragraphe expliquez ce qui cause l’effet de serre A. Dans un second paragraphe expliquez ce qu’est l’effet de serre, comment cela se produit B. Dans un troisième paragraphe retracer l’historique de cette découverte et des mesures adoptées par les humains C. Dans un quatrième paragraphe décrivez certaines conséquences de l’effet de serre D. (4 paragraphes)

7) Premier paragraphe, qu’est-ce que les gaz de schiste? A. Quels sont les problèmes soulevés par les environnementalistes, que craignent-ils? B Pourquoi certains citoyens et certaines municipalités désirent que le gouvernement encadre mieux l’exploration et l’exploitation C. Pour quelle raisons le gouvernement ne veut-il pas imposer un moratoire sur l’exploration et l’exploitation D. (4 paragraphes)

8) Il devient évident que l’humanité se dirige lentement mais sûrement vers la disparition progressive les ressources les plus essentiels à notre développement économique. A) Quelles sont les causes de cet épuisement des ressources? B) Pourquoi cet épuisement s’accélèrera au cours des prochaines décennies? C) Y-a-t-il de solutions à ce problèmes, lesquelles? D) Pourquoi cette situation est-elle porteuse pour l’avenir de conflits entre grands états? (4 paragraphes)

Vocabulaire pour chapitre: environnement

Mots de vocabulaire pour l'examen sur l'environnement, janvier 2012

Environnement


1990 années de référence

Aliénation

Altermondialiste

Autarcie

Autosuffisance économique

Bhopal

Bilan zéro GES

Biodiversité

Biomasse

Bovidés

Carboneutre

Changements climatiques

Charbon

Collectivités abstraites

Commerce équitable

Commission Brundtland

Conférence de Copenhague

Consensus social

Consommation

Consommation de masse

Contamination des réserves souterraines d’eau potable

Croissance économique

Déchets

Décroissance économique

Déplacement des populations

Destruction des ressources

Développement durable

Développement durable

Dioxyde de carbone

Disparition des espèces

Diversité du vivant

Eaux de surface

Eaux usées

Économie de proximité

Écosystème

Effet de serre

Élévation des océans

Empreinte écologique

Énergie éolienne

Énergie géothermique

Énergie renouvelable

Énergie solaire

Énergies fossiles

Énergies propres

Éolienne

Épuisement des minerais

Épuisement des ressources

Finitude de la Terre

Forage fracturation

Forum social

Forum social mondial

Fréquence des événements climatiques extrêmes

Gaz à effet de serre

Gaz carbonique CO2

Gaz de schiste

Gaz naturel

Hausse des catastrophes

Hausse des primes d’assurance

Impact de l’activité humaine

Incinération des déchets

Localisme

Mesure de précaution

Méthane

Nappes phréatique

Néo-libéralisme

OGM
Ondes radio

Organisation des Nations unies

Organisation mondiale de la santé

Partenariat commercial

Pollution

Prévenir les risques

Principe de précaution

Produit intérieur brut

Produits pétroliers

Protocole de Kyoto

Raréfaction des ressources

Raréfaction des ressources naturelles

Récupération du label développement durable

Réservoir de carbone

Ressources

Retrait des glaciers

Richesse des espèces vivantes

Risques environnementaux

Ruminants

Sables bitumineux

Simplicité volontaire

Société civile

Sommet de Copenhague

Sommet de la Terre

Surexploitation

Taxe sur le carbone

Tonnes de GES par habitant

Traitement des eaux

Transport en commun

Union européenne

Valeur R isolation

Variété des espèces

mardi 13 décembre 2011

Canada, climat, décembre 2011

Ottawa envoie Kyoto aux oubliettes

Les conservateurs admettent n'avoir jamais cru à cet accord sur les changements climatiques

Hélène Buzzetti 13 décembre 2011 Canada

Le ministre fédéral de l’Environnement, Peter Kent, voit Kyoto comme un «obstacle» à une solution sur la question du réchauffement climatique.

Ottawa — La décision ne faisait plus aucun doute, malgré le fait que le gouvernement conservateur laissait durer le suspense. Mais hier soir, dès son retour de la conférence de Durban sur les changements climatiques, le ministre de l'Environnement l'a confirmé: le Canada se retire officiellement du protocole de Kyoto. Il dit vouloir s'éviter une «amende» environnementale de 14 milliards de dollars. Les partis d'opposition crient au mensonge et ragent devant le bonheur des conservateurs.

«Nous invoquons notre droit légal de nous retirer officiellement de Kyoto», a déclaré Peter Kent au cours d'un point de presse organisé à 17 heures dans le foyer de la Chambre des communes. «Cette décision formalise ce que nous disons depuis 2006, à savoir que nous n'appliquerions pas le protocole de Kyoto.» Le ministre a dit que le protocole était un «obstacle» à toute solution aux changements climatiques.

Une fois de plus, l'argumentaire d'Ottawa est essentiellement économique. Peter Kent fait valoir que rester dans le giron du protocole coûterait 14 milliards de dollars au Canada ou 1600 $ pour chaque famille.

«Pour respecter les cibles de Kyoto d'ici 2012, ce serait l'équivalent de retirer toutes les voitures, tous les camions, les véhicules tout terrain, les tracteurs, les ambulances, les voitures de police et autres véhicules des routes. Ou alors de fermer toute l'industrie agricole et fermer le chauffage de toutes les maisons, les bureaux, les hôpitaux, les usines et édifices du Canada. [...] C'est le prix de Kyoto pour le Canada, et c'est l'héritage d'un gouvernement libéral incompétent.»

En vertu du protocole de Kyoto, le Canada s'est engagé à ramener ses émissions de gaz à effet de serre 6 % sous leur niveau de 1990, et ce, pour chacune des cinq années de 2008 à 2012. En chiffres absolus, cela signifiait que le Canada avait le droit d'émettre pendant ces cinq années 2773 millions de tonnes (Mt) de GES. Pour les deux premières années pour lesquelles les données existent, le Canada a émis 1422 Mt, soit 51 % des émissions permises pour toute la période, et ce, malgré le ralentissement économique qui a sévi. Certaines prédictions estiment que le Canada dépassera de 719 Mt les émissions permises, comme le calculait Le Devoir dans son édition du 3 décembre.

Le Canada aurait donc dû, pour se conformer, acheter des crédits d'émission sur le marché international de 719 Mt ainsi que de 216 Mt supplémentaires représentant la pénalité de 30 %. Avec un marché du carbone oscillant entre 11 et 20 $ la tonne, cela impliquerait une pénalité financière pour le Canada de 10,3 à 18,7 milliards de dollars, d'où le chiffre de 14 milliards avancé par le ministre. Pas du tout, réplique l'opposition, qui fait valoir qu'aucun pays n'aurait eu à payer. En s'engageant à une phase subséquente du protocole, le Canada aurait pu reporter ces émissions plus tard sans avoir à payer. «C'est un grand mensonge», va même jusqu'à lancer la chef du Parti vert et militante écologiste de longue date, Elizabeth May.

«J'ai beaucoup de difficulté de parler de ceci comme si ce n'était seulement qu'une autre décision politique», a dit Mme May. La voix cassée, elle a ajouté: «C'est tragique. Quand je pense à quel point dure a été la lutte pour faire ratifier Kyoto, ce que cela signifiait. Quand je pense ce que cela a pris à la Chambre des communes pour ignorer les objections de l'Alberta, ignorer les objections de George W. Bush. Que le Canada ratifie Kyoto, c'était énorme.» Après son point de presse, Mme May avait les larmes aux yeux.

L'émotion était vive partout. La critique néodémocrate en matière d'environnement, Megan Leslie, avait l'air abattue. «J'ai l'impression que les conservateurs ont fait cette annonce avec jubilation, en se frottant les mains, a-t-elle dit. C'est quelque chose qu'ils voulaient faire depuis des années, mais ils ne pouvaient pas le faire en contexte de gouvernement minoritaire. Maintenant qu'ils ont une majorité, ils peuvent le faire, mais ils n'ont pas fait campagne là-dessus [...]. Cela ne faisait pas partie du contrat quand les électeurs sont allés aux urnes.»

Finis, les rapports?

Selon Mme Leslie, le retrait du protocole de Kyoto aura une conséquence majeure qui passe pour l'instant inaperçue: le Canada n'aura plus à faire rapport de ses émissions annuelles de gaz à effet de serre à la communauté internationale, une obligation du protocole. C'est par ces données, par exemple, que l'on peut voir à quel point l'exploitation des sables bitumineux dans l'ouest du pays contribue au mauvais bilan environnemental du pays. «C'est ça qui est en jeu ici. C'est de cacher nos échecs», estime Mme Leslie.

Le gouvernement canadien continuera-t-il quand même de colliger ces informations? Mystère. Elizabeth May en doute. «Le gouvernement du Canada a de manière systématique coupé dans la science, le monitoring, l'observation.»

Pas la faute des libéraux

La critique libérale en matière d'environnement, Kirsty Duncan, a déploré «l'abdication absolue» du gouvernement conservateur. «Pourquoi alors aller à Durban, pourquoi toute cette charade? Ils sont allés à Durban pour faire de l'obstruction.» Mme Duncan a fait partie du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2007.

Le ministre Peter Kent a plusieurs fois soutenu pendant son point de presse que toute cette situation était la faute des gouvernements libéraux qui ont ratifié un protocole du Kyoto problématique. Pourtant, le protocole, bien que conçu en décembre 1997, n'est entré en vigueur qu'en 2005. Le Canada l'a ratifié en décembre 2002. Les libéraux ont été défaits en novembre 2005. Le gouvernement conservateur est au pouvoir depuis maintenant six ans.

Elizabeth May a reconnu que les libéraux avaient déposé un plan en 2005 pour respecter les engagements de Kyoto qui aurait permis d'atteindre 80 % des objectifs. «Pour moi, en tant que militante environnementale, c'était une tragédie lorsque les conservateurs ont mis la hache dans ce plan. Je ne peux pas défendre le bilan libéral avant 2005, et je ne le ferai pas. Mais ils ont mis un plan en place. Et M. Harper l'a tué.»

dimanche 11 décembre 2011

Durban, décembre 2011

Branchez-vous Matin

dimanche 11 décembre 2011 à 12H03

Durban: les écologistes mi-figue, mi-raisin (PC)


MONTRÉAL - Le mouvement écologiste québécois est ambivalent face aux résultats du Sommet de Durban, qui s'est conclu dimanche, en Afrique du Sud.

L'organisme Équiterre, dont le porte-parole se trouvait sur place, a durement critiqué la feuille de route sur laquelle s'est entendue la communauté internationale.

Selon Steven Guilbault, les efforts concertés des États-Unis, du Canada et du Japon ont fait dérailler les efforts des délégations qui souhaitaient des actions immédiates et claires.

L'entente de Durban n’en fait pas assez pour lutter contre une augmentation des températures de 4 degrés Celsius, a affirmé M. Guilbault.

Du côté de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), le porte-parole André Bélisle se dit ambivalent.

D'une part, dit-t-il, la planète a évité le pire car les négociateurs ont accepté l'idée de s'imposer des cibles contraignantes et d'en arriver à une entente ferme dans les prochaines années. Mais M. Bélisle aurait aimé voir la communauté internationale prendre des actions concrètes et immédiates pour lutter contre le réchauffement de la planète.

«C'est mi-figue, mi-raisin. Je pense qu'on a évité le pire, mais on n'a pas avancé tellement non plus», a-t-il affirmé en entrevue téléphonique.

«Que le Canada veuille négocier et aller un peu plus loin, c'est un début de bonne nouvelle.»

André Bélisle a cependant des mots très durs pour les représentants d'Ottawa, qu'il accuse de mauvaise foi dans tout le dossier environnemental.

Au Canada anglais, les mouvements écologistes sont également divisés sur la question.

L'Institut Pembina, un groupe de réflexion, a applaudi l'entente. «La décision de lancer des négociations sur une nouvelle entente contraignante est potentiellement un grand pas en avant», a déclaré Matt Horne, qui dirige la section des changements climatiques à l'Institut.

M. Horne a dit regretter que le Canada se soit marginalisé dans la lutte contre les changements climatiques. «Notre pays a laissé passer nombre d'occasions de démontrer sa volonté à faire sa juste part», a-t-il affirmé.

Selon lui, rétablir la crédibilité du Canada dans ce dossier sera une tâche difficile. «Si on veut que l'énergie propre devienne la réalité de tous les jours, il faudra des mesures plus fortes des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux.»

Le mouvement Greenpeace International s'est dit déçu par certains aspects de l'entente. Selon le directeur-général de l'organisme, Kumi Naidoo, il est triste de voir que les pays qui bloquaient une entente soient parvenus à faire inclure une clause de retrait qui empêche la présente entente d'être contraignante. «Si cette faille est exploitée, cela pourrait être désastreux», a-t-il déclaré par voie de communiqué. La chance d'éviter une catastrophe nous glisse des mains chaque année que les pays ne parviennent pas à s'entendre sur une plan pour secourir la planète.»

L'International Climate Science Coalition a rejeté l'accord. Selon lui, il est faux de prétendre que les pays développés sont les seuls responsables des changements climatiques. «Le climat a toujours connu des périodes de réchauffement ou de refroidissement. Il n'y a rien pour arrêter cela. Toutefois les pays développés ont l'obligation morale à aider les peuples les plus vulnérables à s'adapter à cette réalité.»


par La Presse Canadienne

Durban, décembre 2011


Rue 89

TRIBUNE 11/12/2011 à 22h22

De retour de Durban, des leçons à tirer derrière un accord de façade

Corinne Lepage
Présidente de Cap21

Achevée au petit matin avec 36 heures de retard, la conférence de Durban se clôt par un accord a minima. Certes, le processus est sauvé, une deuxième phase du protocole de Kyoto s'ouvrira, et des accords sur les forêts et sur le fond vert ont été trouvés.

Nous devons ce maigre succès très largement à la force de conviction de notre commissaire européenne, Connie Hedegaard, qui s'est battue point par point notamment avec l'Inde et la Chine en dernière minute pour arracher une légère amélioration de la feuille de route.

Qu'est ce qui a été décidé ?

1

Une feuille de route qui ne limitera pas le réchauffement à 2°

De se mettre d'accord sur une feuille de route pour signer un document légal dont la force juridique sera à préciser comme l'étendue de la contrainte. Trois options figurent dans le document :

  • un nouveau protocole,
  • un instrument « legally binding » que nous souhaitions, c'est-à-dire des engagements contraignants acceptés par tous les pays,
  • ou un simple « acte juridique » à préciser – l'option la plus faible.

De plus si l'accord doit intervenir pour 2015, son entrée en vigueur n'est pas prévue avant 2020. Autrement dit, le gap que nous souhaitions réduire, soit entre 9 et 13 Gigatonnes de CO2 en excès avant 2017 pour prétendre limiter à 2 degrés le réchauffement climatique, ne sera pas réduit à temps.

Et il n'y a pratiquement plus aucune chance pour que nous parvenions à cet objectif, réitéré mais devenu virtuel, puisque des discussions sur de nouveaux engagements de réduction des émissions n'interviendront pas avant le prochain rapport du GIEC, prévu en 2014.

2

Lancement d'une deuxième période du protocole de Kyoto

Avant fin février, les pays devront notifier les mesures qu'ils entendent prendre pour se conformer à leurs objectifs. Sauf que cette deuxième période ne concerne que l'Europe des 27 et la Norvège avec, peut-être, l'Ukraine, la Suisse, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

La Russie, le Japon, le Canada et bien sûr les Etats-Unis qui n'avaient pas ratifié Kyoto1 n'en font pas partie. De plus, Australie et Nouvelle Zélande ont obtenu une rédaction sur la comptabilisation des émissions qui leur permettra de « dissimuler » une partie de leurs émissions. Dans la mesure où cela ne change rien aux émissions en Europe puisque nous sommes déjà engagés dans le cadre du 3 fois 20, l'efficacité réelle de ce nouveau protocole risque d'être très faible.

3

Nouveaux risques pour les forêts

Un accord devra être trouvé sur les forêts et les émissions dues aux changements d'affectation des sols et au secteur forestier ( »LULUCF » ). Le point le plus controversé est que ces accords laissent la possibilité d'étendre le marché carbone à ces secteurs, ce qui pose des problèmes redoutables (nouveau marché financier avec ses risques, mécanismes de contrôle, retour réel d'argent aux agriculteurs).

Surtout, la méthode d'évaluation risque d'être biaisée en ce qui concerne les forêts puisqu'ils s'agit de partir non des émissions réelles mais de celles que le pays avait l'intention de faire, pour calculer le différentiel.

Quels enseignements tirer ?

1

Pas encore d'équité carbone

Tout d'abord, l'incapacité des pays à dépasser les intérêts économiques immédiats y compris ceux qui seront les victimes évidentes du changement climatique comme l'Inde et l'Egypte.

La question de l'application du « principe des responsabilités communes mais différenciées », ou de l'équité carbone, sera au cœur des négociations sur un futur traité, les économies émergentes estimant que la lutte contre le changement climatique ne doit pas remettre en cause leurs besoins de développement.

2

Recomposition géopolitique

Une évolution géostratégique qui a redonné une vraie place à l'Europe comme moteur de la transition énergétique grâce en particulier à l'Allemagne dont les conférences ont été très suivies. La capacité qu'a eue la commissaire de rallier à sa feuille de route une centaine de pays dont les plus pauvres et les l'alliance des petits Etats insulaires (AOSIS qui sont appelées à disparaître rapidement en cas d'inefficience des mécanismes mis en place) a permis une nouvelle alliance qui dépasse la confrontation Nord-Sud.

Le bras de fer permanent USA-Chine est une donnée fondamentale qui explique leur retrait relatif du processus. Derrière la bataille politique de domination du monde se cache une bataille économique violente.

Personne dans les pays dits développés ne peut aujourd'hui accepter que la Chine se classe dans les pays du sud et puisse bénéficier de transferts de technologie et a fortiori de moyens financier au titre du Fond vert par exemple.

Il en va de même de l'Inde, puissance technologique majeure, dans une moindre mesure. Ce sujet doit être traité car le monde de 2012 n'est plus celui de 1997. La question de la responsabilité commune mais différenciée se repose donc de manière très claire. A ce niveau également.

3

Le Qatar bientôt à la manoeuvre

Enfin, le poids immense des lobbys en particulier pétrolier, gazier et charbonnier sur les négociations directement ou par Etats interposés. Il est particulièrement symbolique que se soit déroulé simultanément au Qatar le 20ème Congrès mondial du pétrole où la puissance et les moyens financiers immenses de cette industrie ont été déployés.

Et n'oublions pas que 450 milliards de dollars de subventions publiques (selon rapport OCDE) se déversent chaque année sur les industries fossiles ! Or, c'est ce même Qatar qui organisera la prochaine conférence des parties sur le climat (COP18), une véritable provocation qui laisse supposer que rien ne pourra s'y passer de progressif.

Le pire est à attendre d'une présidence dans un pays qui bat les records d'émissions de CO2 par habitant, poursuit les syndicats et ne reconnait de droits ni aux femmes ni aux ONG. Ce symbole traduit une forme de prise de pouvoir d'autant plus efficace que l'argent coule à flots y compris pour financer des campagnes électorales de certains de ceux qui négocient. Sans parler des milliards investis dans les think-thanks chargés d'organiser la fausse controverse scientifique sur le réchauffement climatique.

Cette situation pose un problème démocratique majeur. En réalité, c'est bien le problème de la gouvernance mondiale qui se pose. Celle-ci n'est manifestement pas capable de prendre en temps et en heure les décisions qui s'imposent dans l'intérêt des humains vivant aujourd'hui et plus encore de ceux qui vont naître.

Cette impuissance est d'autant plus criminelle que le récent rapport du PNUE démontre clairement que la croissance verte est non seulement plus vertueuse et peu coûteuse (moins de 2% du PIB mondial) mais plus riche en emplois. Désormais, seule une montée en puissance de la société civile internationale, syndicats, ONG, et la transition vers une nouvelle économie peuvent changer la donne.

Sommet de Durban

La Presse.ca

Publié le 10 décembre 2011 à 21h03 | Mis à jour le 11 décembre 2011 à 13h44

Durban trace une feuille de route pour un accord sur le climat en 2015

Jérôme Cartillier et Anthony Lucas
Agence France-Presse
Durban

Les négociations marathon de Durban sur le climat ont débouché, dimanche à l'aube, sur une feuille de route vers un accord en 2015 englobant tous les pays pour lutter contre le réchauffement.

Le soulagement dominait chez les représentants des quelque 190 pays rassemblés dans cette conférence qui a frôlé la catastrophe à l'issue de 14 journées et deux nuits blanches de négociation.

«En l'honneur de Mandela: Cela a toujours l'air impossible, jusqu'à ce que ce soit fait. Et c'est fait!», a réagi, lyrique, sur Twitter, Christiana Figueres, responsable de l'ONU pour le climat.

Mais l'Union européenne, qui avait mis tout son poids dans la balance pour aboutir à un accord juridiquement contraignant, a dû se contenter, à l'issue de cette réunion largement éclipsée par la crise de l'euro, d'un texte laissant en suspens cette question crucial concernant le futur pacte climatique.

Cet accord, qui permet aussi d'écrire une suite au protocole de Kyoto après 2012 et d'éviter un échec deux ans après l'immense déconvenue de Copenhague, ne s'accompagne par ailleurs d'aucune révision des promesses des pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Ces dernières sont, à ce jour, largement insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil de 2°C, objectif de la communauté internationale.

Face à la vive opposition de l'Inde, les Européens ont finalement accepté une formulation décrivant ce futur accord, qui devrait entrer en vigueur à partir de 2020, comme «un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale».

L'UE a mis en avant la «percée historique» réalisée à Durban, tandis que secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon saluait un «accord significatif». «C'est un moment de gloire pour l'Afrique du Sud et l'Afrique», a déclaré le président sud-africain Jacob Zuma.

«C'est la première fois que l'on va voir des pays en développement accepter d'être tenus par un accord légal» sur le climat, a de son côté souligné le représentant américain pour le climat, Todd Stern.

«Comme un somnambule» vers + 4°C

Les décisions prises dimanche matin sont bien en deçà de ce qu'exige l'urgence climatique, a de son côté regretté l'ONG Oxfam, qualifiant cet accord de «strict minimum possible» qui laisse «le monde se diriger comme un somnambule vers un réchauffement de 4°C».

«Les pollueurs ont gagné, les peuples ont perdu», a jugé, plus catégorique, Greenpeace Africa.

Avec cette «feuille de route» en poche, les Européens ont donné leur accord à la poursuite du protocole de Kyoto après 2012, revendication forte des pays en développement.

Conclu en décembre 1997, le protocole impose aux pays industrialisés, à l'exception notable des États-Unis qui ne l'ont pas ratifié, de réduire leurs émissions de six substances responsables du réchauffement, au premier rang desquels le CO2.

La mise en place du mécanisme de fonctionnement du Fonds vert, destiné à aider financièrement les pays en développement à faire face au changement climatique, a également été adoptée à Durban.

Cependant, la question centrale de l'alimentation de ce fonds reste à ce jour largement sans réponse, alors que l'engagement pris à Copenhague, il y a deux ans, est d'aboutir à 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.

«Nous sommes entrés dans une période d'incertitude économique, une ère d'austérité fiscale. Mais je ne pourrais jamais trop souligner à quel point il est crucial que les pays développés tiennent leurs engagements», avait mis en garde Ban Ki-moon en milieu de semaine à Durban.

La conférence de Durban qui s'est achevée avec 36 heures de retard restera dans l'histoire des négociations climatiques, pourtant habituées à jouer les prolongations, comme le record du genre.

Le prochain grand rendez-vous de la diplomatie climat aura lieu dans l'État pétrolier du Qatar... plus grand émetteur de CO2 par habitant au monde.

Conférence de Durban, décembre 2011

Le Nouvel Observateur avec AFP

Dimanche 11 décembre 2011-12-11

La conférence sur le climat de Durban, en Afrique du Sud, a adopté dimanche 11 décembre une série de décisions sur l'avenir du protocole de Kyoto, les contours d'un futur accord impliquant tous les pays, mais aussi sur des aspects financiers et de vérification des actions menées par les pays.

Un protocole de Kyoto prolongé mais rétréci, des pays en moins

Le protocole de Kyoto, adopté en 1997 et en vigueur depuis 2005, est à ce jour le seul traité international sur le climat. Il fixe des objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) à une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception notable des Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié. Il ne s'applique pas non plus aux grands émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil.

Les pays en développement exigeaient de nouveaux engagements de la part des industrialisés à l'issue de la première période d'engagements (2008-2012) au nom de leur responsabilité "historique" dans le réchauffement de la planète.

La décision de Durban prévoit une deuxième période dont la durée (5 ou 8 ans) doit encore être débattue. Mais en l'absence du Canada, de la Russie et du Japon, qui ont refusé de renouveler l'exercice, ces nouveaux engagements contraignants ne s'appliqueront qu'à environ 15% des émissions mondiales.

Une "feuille de route" vers un (possible) accord en 2015

En échange d'une seconde période d'engagements sur Kyoto, l'Union européenne demandait que soit tracée à Durban une "feuille de route" vers un nouveau cadre juridique contraignant qui impliquerait tous les pays. Un accord qui serait signé en 2015 pour une entrée en vigueur à partir de 2020.

Ce cadre a été défini comme "un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale", formulation suffisamment large pour avoir permis un consensus à Durban mais qui devra être précisée d'ici 2015.

Un Fonds vert opérationnel mais vide

La décision rend opérationnel le Fonds vert, mécanisme financier acté à Cancun en 2010, pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Une formulation a été trouvée pour contourner les réserves émises lors de la première semaine de la conférence par les Etats-Unis, sur la "personnalité juridique" de ce mécanisme. Ce Fonds vert doit acheminer des financements à partir de 2013 pour monter en puissance jusqu'en 2020, date à partir de laquelle les pays industrialisés ont promis de verser chaque année 100 milliards de dollars.

La conférence de Durban n'a en revanche pas permis de progrès notable sur la façon d'alimenter de ce fonds pour éviter qu'il reste une "coquille vide".

Davantage de vérifications

L'un des enjeux de Durban était aussi de mettre en oeuvre certaines des décisions de Cancun, notamment sur le sujet de la transparence et de la vérification possible des actions de réduction des différents pays.

Pour les pays développés, le texte adopté offre des pistes pour mieux suivre les actions au fur et à mesure et pas seulement à la fin en vérifiant après coup si l'objectif fixé a été atteint.

L'accord prévoit par ailleurs la mise en place d'un travail préparatoire pour éventuellement faire entrer l'agriculture, à l'origine de 15% des émissions de GES, dans le périmètre de la convention-climat de l'Onu.

Le Nouvel Observateur avec AFP