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mercredi 30 novembre 2011

Notes de cours

Connaissance du monde contemporain

Environnement : protocole de Kyoto, gestion des ressources, développement durable

Protocole de Kyoto

Tirée de Wikipédia et du site de La toupie


La gouvernance sur le climat repose sur trois traités internationaux fondamentaux : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC ou UNFCCC en anglais), ouverte à ratification en 1992 et entrée en vigueur le 21 mars 1994, a été ratifiée à ce jour par 189 pays dont les États-Unis et l’Australie.

Son traité fils, le protocole de Kyoto, a été ouvert à ratification le 16 mars 1998, et est entré en vigueur en février 2005. Il a été ratifié à ce jour par 172 pays à l'exception notable des États-Unis.

Tous les pays membres de la convention climat ont pour objectif de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Ils se sont collectivement engagés à prendre des mesures de précaution pour prévoir, prévenir ou atténuer les causes des changements climatiques et en limiter les effets néfastes.


Concrètement, tous les pays ont l'obligation de publier des inventaires de leurs émissions de gaz à effet de serre, d'établir, de mettre en œuvre et de publier des programmes nationaux contenant des mesures visant à atténuer les changements climatiques.

Le protocole de Kyoto va plus loin car il propose un calendrier de réduction des émissions des 6 gaz à effet de serre qui sont considérés comme la cause principale du réchauffement climatique des cinquante dernières années. Il comporte des engagements absolus de réduction des émissions pour 38 pays industrialisés, avec une réduction globale de 5,2 % des émissions de dioxyde de carbone d'ici 2012 par rapport aux émissions de 1990.

Un nouvel accord devra être établi pour faire suite, en 2012, au protocole de Kyoto. Cet accord doit être décidé à la Conférence de Copenhague, en décembre 2009.


Entrée en vigueur

Pour que le protocole de Kyoto entre en vigueur, il fallait :

  • qu’au moins 55 pays ratifient le traité (condition atteinte le 23 mai 2002 avec la ratification par l’Islande) ;
  • que tous les pays l’ayant ratifié émettent au total au moins 55 % des émissions de CO2 de 1990 (condition atteinte le 18 novembre 2004 avec la ratification par la Russie) ;
  • 90 jours après la ratification du dernier pays nécessaire au quorum validant le traité, pour son application nationale dans chaque pays signataire. L’entrée en vigueur pour les pays ayant ratifié le protocole au 18 novembre est intervenue le 16 février 2005.

L’accord, bien que théoriquement en vigueur depuis le 16 février, n’est réellement entré en action au niveau mondial que le 30 novembre 2005 après l’adoption formelle de ses premières modalités de fonctionnement, lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques se déroulant à Montréal du 28 novembre au 9 décembre 2005.

Le Canada

Au cours de la douzième Conférence des Nations unies sur le climat à Nairobi, le gouvernement canadien de Stephen Harper a souhaité réviser le protocole de Kyoto. Le premier ministre a même dit: Kyoto est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches. En février 2006, le Canada affirmait que les objectifs de Kyoto étaient «irréalistes et inaccessibles» et que le gouvernement ne pouvait plus honorer ses engagements de réduction des GES

Par contre, la province de Québec s'est engagée dans le respect des exigences de ce protocole.

Il faut rappeler que le statut du Canada comme premier fournisseur de pétrole brut des États-Unis d’Amérique place le gouvernement canadien dans l’embarras. Malgré les répercussions environnementales catastrophiques de l'exploitation des sables bitumineux, l'Alberta s'est classée première au rang des provinces les plus riches, justement grâce à l'industrie pétrolière, ce qui empêche le gouvernement à mettre en place les politiques environnementales nécessaires pour atteindre ses objectifs visant à réduire les gaz à effet de serre.

Évolution des émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2004

Voici l'évolution des émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2004, avec les objectifs nationaux de réduction des émissions pour la période 2008-2012 entre parenthèses:


  • Entre parenthèse objectif, chiffre résultat
  • Allemagne : -17 % (-21 % *)
  • Canada : +28 % (-6 %)
  • Espagne : +49 % (+15 % *)
  • États-Unis d'Amérique : +16 % (N/A)
  • France : -1,7 % (0 % *)
  • Grèce : +27 % (+25 % *)
  • Irlande : +23 % (+13 % *)
  • Japon : +6,5 % (-6 %)
  • Royaume Uni : -14 % (-12,5 % *)
  • Portugal : +41 % (+27 % *)

(*) : Le calcul des objectifs de ces pays de l'UE résulte de la ventilation de l'objectif européen de -8% entre les États membres (processus appelé burden sharing) en fonction de leurs performances environnementales passées et de leurs besoins de développement futurs.

Le Canada a ratifié le Protocole de Kyoto en décembre 2002. Il s'est ainsi engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 6 % en dessous des niveaux de 1990. En réalité, lorsque l'on tient compte de l'évolution de l'activité économique, cela représentera une diminution des émissions de l'ordre de 30 % par rapport aux prévisions de 2010 au cours normal des affaires, c'est-à-dire si rien n'est fait pour modifier la tendance, soit 240 millions de tonnes.

Réduire réellement les gaz à effet de serre est donc possible.

L’Allemagne s’est engagée à une réduction de 40 % par rapport à 1990 d’ici 2020.

L’Union européenne souhaite réduire jusqu’à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990 d’ici 2020.

Gaz à effet de serre

Principaux gaz à effet de serre (GES)

Dans le tableau ci-dessous, les GES sont classés par ordre d'importance et selon leur conversion en équivalent CO2 indiquant leur potentiel de réchauffement.

Gaz à effet de serre

Potentiel de réchauffement

Gaz carbonique (CO2)

1

Méthane (CH4)

21

Oxyde nitreux (N2O)

310

Hydrofluorocarbures (HFC)

6 500

Hydrocarbonés per fluorés (PFC)

9 200

Hexafluorure de soufre (SF6)

23 900

Principales activités humaines responsables des GES

  • Production et consommation de combustibles fossiles (secteurs de l'énergie, du transport, des industries manufacturières et de la construction, etc.)
  • Activités agricoles (riziculture, gestion du fumier, fermentation entérique, etc.)
  • Production de déchets solides et liquides (incinération, traitement des eaux usées, etc.)
  • Activités liées aux procédés industriels (production de minéraux, de métaux, industries chimiques, etc.)
  • Déforestation (élimination d'une source importante d'absorption des GES : les arbres)

Les engagements au titre du Protocole varient d’une nation à l’autre.

L’objectif global de 5% pour les pays développés est à atteindre à travers des réductions (par rapport aux niveaux de 1990) de 8% dans l’Union européenne (EU[15]), la Suisse et la plupart des pays d’Europe Centrale et Orientale; 6% au Canada; 7% aux États-Unis (bien que ces derniers se soient depuis retirés du Protocole) et, 6% en Hongrie, au Japon et en Pologne. La Nouvelle Zélande, la Russie et l’Ukraine doivent stabiliser leurs émissions, tandis que la Norvège pourrait augmenter ses émissions d’1%, l’Australie de 8% (laquelle s’est par la suite retirée du Protocole) et l’Islande de 10%. L’UE a effectué un arrangement interne en vue d’atteindre ses 8% de réductions en distribuant différents taux à ses États membres. Ces objectifs varient de 28% de réduction pour le Luxembourg et 21% pour le Danemark et l’Allemagne à 25% d’augmentation pour la Grèce et 27% pour le Portugal.

Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants gazeux qui contribuent par leurs propriétés physiques à l'effet de serre. L'augmentation de leur concentration dans l'atmosphère terrestre est un facteur à l'origine du réchauffement climatique.

Les principaux gaz à effet de serre non-artificiels sont :

  • la vapeur d'eau (H2O) ; 60 %
  • le dioxyde de carbone (CO2) ; 26 %
  • le méthane (CH4) ; : 6 %
  • le protoxyde d'azote (N2O) ;
  • et le principal est l'ozone (O3). 8 %

Note : L'eau (sous forme de vapeurs ou de nuages) est à l'origine de 72 %, soit près de 3/4 de l'effet de serre total.

Effet de serre

L'effet de serre est un processus naturel de réchauffement climatique de l'atmosphère.

Sur Terre, il intervient dans le bilan radiatif. Il est dû aux gaz à effet de serre (GES) contenus dans l'atmosphère.

Le mécanisme de l'effet de serre

Sous l'effet des GES, l'atmosphère terrestre se comporte comme la vitre d'une serre, laissant entrer une large part du rayonnement solaire, mais retenant le rayonnement infrarouge réémis.


L'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère qui en résulte, peut être un facteur de réchauffement climatique. En 2007, le GIEC indique que l'homme semble être, avec une probabilité d'environ 90 %, responsable du changement climatique .

Les combustibles fossiles sont :

    • le charbon
    • les produits pétroliers
    • le gaz naturel

la déforestation : une forêt mature est un réservoir important de carbone. La disparition de surfaces toujours plus grandes de forêt au profit de cultures ou de pâturages (emmagasinant une quantité moindre de matière organique), a pour effet d'augmenter les rejets de CO2 dans l'atmosphère. En effet, la pousse de jeunes arbres ne peut plus absorber autant de carbone qu'en génère la dégradation des arbres morts.

  • les rejets de méthane, naturels et non naturels : les animaux (principalement les ruminants et les termites), les surfaces inondées (estuaires, marais, rizières) produisent du méthane naturel en lieu et place du CO2 (donc sans carbone ajouté). On peut imputer à l'augmentation du cheptel de bovidés comme aux décharges, une augmentation des émissions de méthane. Or ce gaz, même s'il se dégrade assez rapidement en CO2, présente un forçage radiatif supérieur (et donc un potentiel de réchauffement global accru). Inversement, quand le méthane produit peut être valorisé, il constitue un combustible propre et renouvelable.

Comme le montre le graphique, de gros pollueurs ont augmenté leurs émissions au lieu de les réduire pendant la période 1990-2007.
Très mauvaise élève, avec plus de 30% d’augmentation, l'Australie a cependant fini par ratifier le protocole sur le tard, en 2007.
Le Canada, qui a pourtant ratifié le protocole en 2002, a accru ses émissions de plus de 26% sur la période.
Les États-Unis, qui n'ont jamais ratifié le protocole de Kyoto, ont augmenté leurs émissions de plus 16%.



Définition de l'empreinte écologique




Étymologie : du latin impraegnare, féconder, imprégner.

L’empreinte écologique est une mesure de l’impact des activités humaines sur le milieu naturel.

Le concept d'empreinte écologique est apparu lors du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, dans un article du Professeur d'économie William Rees de l'Université de la Colombie-Britannique, intitulé "Empreinte écologique et capacités raisonnées de la planète : ce que la science économique urbanologique laisse de côté".

Exprimée en hectares (ha) par personne et par an, l'empreinte écologique est un outil qui évalue la surface nécessaire pour produire tout ce que consomme un individu ou une population pour son alimentation, son habitation, ses déplacements… ainsi que pour absorber les déchets rejetés.

Le calcul de l'empreinte écologique peut aussi être limité à des activités de production de biens de consommation, comme la construction d'une voiture, d'un ordinateur ou d'un meuble, afin d'aider à prendre conscience de leur impact sur l'écosystème.

Actuellement évaluée à 2,5 ha par habitant en moyenne, l'empreinte écologique totale de l'Homme est comparée à la superficie biologiquement productive de la Terre (25%), soit 1,8 ha pour une population de 6,5 milliards d'habitants. Ainsi, depuis 1976, nous consommons plus que ce que la Terre peut produire et le niveau de développement actuel n'est pas durable.

En outre, la disparité de l'empreinte écologique entre régions du monde est très grande : 9,6 ha pour l'Amérique du Nord, 5,3 pour la France, 1,3 pour l'Afrique. Si tous les êtres humains consommaient autant qu'un européen, il faudrait l'équivalent de 3 planètes Terre pour subvenir à leurs besoins.


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Les conséquences du réchauffement climatique


A) Conséquences climatiques

Le réchauffement climatique devrait produire d'autres changements :
– retrait des glaciers,
– fonte de la banquise,
– élévation du niveau moyen des océans,
– modification des régimes de précipitations pouvant entraîner inondations et sécheresses,
– augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements climatiques extrêmes comme les ouragans ou les cyclones,
– modification de la circulation de courants marins comme le Gulf Stream et la dérive nord-Atlantique qui pourrait conduire au refroidissement de certaines régions (Ouest de l’Europe,…).
Une part de ces changements a déjà commencé et peut être reliée au réchauffement climatique. C'est en particulier le cas de la fonte des glaciers.

Ces changements climatiques vont évidemment avoir des conséquences sur la faune et la flore. On prévoit qu'un nombre important d'espèces risque de disparaître..

B) Conséquences humaines

Outre l'augmentation des catastrophes naturelles, les rendements agricoles pourraient être modifiés et les zones de présence des vecteurs de maladies comme le choléra ou le paludisme pourraient s’élargir. De nombreuses populations en croissance qui vivent dans des zones tropicales pourraient en particulier être affectées par le changement climatique. D'autres populations pourraient être déplacées suite à la montée des eaux.
Des peuples pourraient avoir leur mode de vie modifié comme ces Inuits de Kuujjuaq (nord du Canada) dont le maire, Larry Watt, a commandé des climatiseurs en juin 2006 après que la température eut atteint 31 °C !

C) Conséquences économiques

Les calculs de l'impact économique du réchauffement climatique sont très difficiles à effectuer. Certains économistes parlent d'un coût de deux euros par tonne de carbone, tandis que d'autres évoquent 50 euros. Parmi les chiffres avancés, on estime que le réchauffement climatique pourrait coûter jusqu'à 1 point de croissance. On notera que les banques, les assurances, les agriculteurs et les pays en voie de développement sont les plus exposés. En fonction de l'adaptation de l'économie, des organisations politiques et d'éventuelles révolutions technologiques déclenchées par le changement climatique, il n'est toutefois pas interdit d'être plus optimiste.

D) Quelques conséquences positives

Déjà, le réchauffement climatique commence à pousser les gouvernements à s'entendre pour lutter contre un problème qui les concerne tous, ce qui en soi est assez inédit. Le réchauffement climatique et les problèmes liés à l'énergie ont également tendance à accélérer la prise de conscience individuelle et politique de l'impact de l'activité humaine sur l'environnement. Ils incitent au développement de solutions technologiques innovantes. D'autres conséquences plus ponctuelles prévues sont :
– une plus faible mortalité hivernale dans les zones tempérées,
– une augmentation de la production de bois,
– une hausse des rendements agricoles dans les zones tempérées,
– un accroissement des ressources en eau dans certaines zones sèches proches des tropiques,
– une baisse des consommations d'énergie pour se chauffer (mais une augmentation de celles nécessaires à la climatisation).


Définition du principe de précaution


Le principe de précaution est un principe philosophique qui a pour but de mettre en place des mesures pour prévenir des risques, lorsque la science et les connaissances techniques ne sont pas à même de fournir des certitudes, principalement dans le domaine de l'environnement et de la santé.


Contrairement à la prévention qui s'intéresse aux risques avérés, la précaution, forme de prudence dans l'action, s'intéresse aux risques potentiels. Elle recouvre les dispositions mises en oeuvre de manière préventive afin d'éviter un mal ou d'en réduire les effets, avant qu'il ne soit trop tard.

Le principe de précaution existait à différents niveaux dans des chartes et conventions internationales ou dans des lois nationales. Mais c'est en 1992, lors de la Déclaration de Rio (principe n°15), qu'il a été entériné, à l'issue de la deuxième Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

En France, la loi n° 95-101 du 2 février 1995 (dite loi Barnier) relative au renforcement de la protection de l'environnement énonce ainsi le principe de précaution :

"l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable".

Compte tenu du champ très large de ce principe et de l'absence de définition précise, sa mise en œuvre est sujette à des interprétations contradictoires.

Exemples de risques potentiels :
- Le réchauffement climatique,
- La culture des OGM,
- Les ondes radio des téléphones portables et des antennes de téléphonie mobile,
- La maladie de la vache folle…


Définition de la simplicité volontaire


La simplicité volontaire est un mouvement de société qui propose la réduction de la dépendance à l'argent et à la vitesse, dans le but de dégager du temps pour la communauté et d'encourager les attitudes écologiques et respectueuses de la société.

Les sources d'inspiration de la simplicité volontaire sont multiples : Confucius (551-479 av. JC), Epicure (341-270 av JC), groupes religieux chrétiens, bouddhistes, Miguel de Cervantès (1547-1616), Henry David Thoreau (1817-1862), John Ruskin (1819-1900), Léon Tolstoï (1828-1910), Henri Bergson (1850-1941), Gandhi (1869-1948)... Il est particulièrement développé au Canada sous l'influence de Serge Mongeau (écrivain et éditeur, né à Montréal en 1937).

La simplicité volontaire est un choix de vie délibéré, plutôt d'initiative individuelle qu'organisée, qui n'est ni la pauvreté ni le sacrifice. Elle part du constat que la consommation, qui permet de satisfaire des désirs, n'apporte pas le bonheur, mais, au contraire accroît l'aliénation. Les "besoins matériels" suscités par la société de consommation et qui nécessitent de gagner toujours plus d'argent ne sont en fait jamais satisfaits car ils se renouvellent sans cesse. En consommant moins, on a moins besoin d'argent et on peut donc travailler moins afin de dégager du temps pour ce que l'on considère comme vraiment important pour soi.

"Jamais, en effet, les satisfactions que des inventions nouvelles apportent à d'anciens besoins ne déterminent l'humanité à en rester là ; des besoins nouveaux surgissent, aussi impérieux, de plus en plus nombreux. On a vu la course au bien-être aller en s'accélérant, sur une piste où des foules de plus en plus compactes se précipitaient. Aujourd'hui, c'est une ruée." Henri Bergson - 1850-1941 - Les deux sources de la morale et de la religion - 1932

D'un point de vue écologique, la simplicité volontaire, en réduisant la consommation de biens matériels, permet de ralentir la destruction des ressources naturelles et de préserver l'environnement. Elle est aussi un moyen d'action contre certains maux de notre société : endettement, stress professionnel, absence parentale...

Ceux qui s'engagent dans la simplicité volontaire choisissent de :

  • vivre mieux avec moins,
  • alléger la vie de tout ce qui l'encombre,
  • réapprendre à s'alimenter,
  • réaliser des économies d'eau, d'énergie,
  • recourir davantage aux moyens collectifs,
  • privilégier les relations sociales et non la recherche de biens matériels, la communauté plutôt que l'individualisme, l'activité citoyenne plutôt que la consommation passive.

Définition de la biodiversité


Etymologie : néologisme créé à partir du grec bios, vie, et de diversité, venant du latin diversus, opposé, contraire, divers.


La biodiversité est un terme générique pour désigner la diversité et la richesse en espèces vivantes qui peuplent la Terre, un territoire ou un écosystème. Cette notion s'applique aux différentes espèces végétales et animales, allant des organismes monocellulaires aux organismes les plus complexes.

La biodiversité prend en compte la variété des espèces ainsi que la diversité des gènes au sein d'une même espèce. Le dernier recensement commandé par l'ONU montre que 13 ou 14 millions d'espèces cohabitent sur Terre.

Le Sommet de la Terre de Rio, sous l'égide de l'ONU a fait en 1992 une priorité de la protection et la restauration de la diversité du vivant, considérée comme une des ressources vitales du développement durable. Dans son article 2, la Convention sur la diversité biologique définit la biodiversité comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces, et entre les espèces, et ainsi que celle des écosystèmes".

La définition de la biodiversité est trop large pour lui donner une connotation scientifique. Les sciences du vivant privilégient des expressions plus précises comme diversité biologique, diversité spécifique ou floristique (pour les espèces végétales), diversité génétique, diversité fonctionnelle…


Définition de la décroissance économique


La "décroissance économique" est un concept à la fois économique, politique et social, qui se situe à l'opposé du consensus économique et politique actuel faisant de la croissance économique, notamment du PIB, l'objectif des sociétés modernes.


Les partisans de la "décroissance économique" cherchent à faire prendre conscience aux individus et à la collectivité que, dans les pays riches, l'empreinte écologique* de l'homme a atteint un seuil où la croissance, même "durable" n'est plus possible. Le développement humain passe alors par une "décroissance durable" qui doit être pensée et organisée pour qu'elle soit soutenable.

(*) L'empreinte écologique est la surface moyenne nécessaire par habitant pour produire les ressources qu'il consomme et pour traiter ses déchets et ses pollutions.

Le concept de "décroissance" est apparu dans les années 80, notamment au travers de la thèse du roumain Nicholas Georgescu-Roegen, avec la prise de conscience des conséquences de la course à la productivité de la société industrielle, quel que soit le système politique qui la sous-tend, libéral ou socialiste :

  • Epuisement prévisible dans quelques décennies des ressources énergétiques : pétrole, gaz, uranium, charbon.
  • Epuisement de certains minerais.
  • Impact sur l'environnement : effet de serre, réduction de la biodiversité, pollutions...
  • Impact sur la santé.
  • Exploitation des ressources des pays du "Sud" au détriment de leur autosuffisance.

L'un des principaux arguments mis en avant pour la décroissance économique est que l'augmentation de la consommation des ressources entraîne une augmentation de l'empreinte écologique. Les calculs montrent que, pour que l'ensemble de la population mondiale s'approche du niveau de vie occidental, il faudrait l'équivalent de 3 à 8 planètes Terre. Il n'y a donc pas d'autres choix pour les 20% des populations les plus riches que de réduire leur production et leur consommation. Cette décroissance allant inéluctablement s'imposer par la raréfaction des ressources naturelles, l'humanité a tout intérêt à anticiper la crise pour trouver les solutions permettant de ne pas entraver l'épanouissement humain.

Plutôt que de se focaliser sur le PIB, indicateur purement quantitatif et qui ne prend pas en compte la "finitude" de la Terre, les partisans de la "décroissance" proposent de privilégier d'autres indicateurs pour mesurer le bien-être des populations : l'Indicateur de développement humain, l'empreinte écologique, l'indice de santé sociale.


Définition du développement durable


Le développement durable est une forme de développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l'environnement, ce dernier étant considéré comme un patrimoine devant être transmis aux générations futures.


La Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement de l'ONU (WCED), dite "Commission Brundtland" en a donné en 1987 la définition suivante :

"Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins."


Le développement durable est censé pouvoir combiner plusieurs exigences :

  • satisfaction des besoins essentiels des générations actuelles et futures, en rapport avec les contraintes démographiques (eau, nourriture, éducation, santé, emploi),
  • amélioration de la qualité de vie (services sociaux, logement, culture...),
  • respect des droits et des libertés de la personne,
  • renforcement de nouvelles formes d'énergies renouvelables (éolienne, solaire, géothermique),
  • etc.

En matière d'agriculture par exemple, le développement durable signifie une gestion économiquement rentable, sans qu'il soit porté atteinte à l'environnement et sans réduire les ressources naturelles pour les générations futures. Cela doit se traduire par une production plus saine, moins polluante, respectant les exigences sanitaires environnementales et prenant en compte l'avenir des agriculteurs. L'agriculture biologique va dans le sens d'une agriculture durable.

Limites et risques du concept de développement durable :

  • Pourquoi les pays riches, maintenant développés, imposeraient-ils aux pays en développement une vision limitative de leur développement ?
  • Risque d'une dérive vers des modèles qui admettent la substitution du capital naturel par un capital de connaissances. De tels modèles sont notamment défendus par des organismes américains.
  • Appropriation, par les puissances maîtrisant les technologies de l'information, des mécanismes de normalisation et de régulation internationaux, permettant aux plus riches d'imposer un modèle qui aboutit de fait à une répartition encore plus injuste des savoirs, et par conséquent des ressources naturelles.
  • Récupération du label "développement durable" pour soutenir des politiques ou des opérations commerciales sans rapport ou presque avec la notion même (ex : "tourisme durable" réservé aux plus riches).

Critiques du développement durable

Pour les opposants à l'idéologie du développement et de la croissance, il n'est pas possible que le développement des 20% de la population du monde qui consomment 80 % des ressources naturelles puisse être durable. Ils dénoncent également le flou de la notion de développement qui peut se rapporter aussi bien au développement humain qu'à la croissance économique. Chacun peut trouver dans l'expression "développement durable" la confirmation de ses aspirations : soit la remise en cause du développement tel qu'on l'a connu et de ses excès, soit la confirmation que la croissance peut se poursuivre "durablement".


Définition de Forum social


Etymologie : Un forum social est un espace de rencontres et d'échanges organisé pour permettre des réflexions de fond, des débats d'idées, des échanges d'expériences, l'élaboration de projets d'actions, la formulation de propositions... Il s'adresse aux différents mouvements et entités de la société civile qui œuvrent pour un "autre monde" centré sur l'être humain et non sur le profit.


Le "Forum social mondial" (FSM) désigne un forum altermondialiste qui s'est tenu à plusieurs reprises à Porto Alegre, au Brésil (2001, 2002, 2003 et 2005), en Inde (2004), dans différents lieux en 2006 et à Nairobi (2007).

Le "Forum social mondial" se veut une alternative sociale au Forum économique mondial, qui se déroule chaque année en janvier, à Davos en Suisse. Ayant pour slogan : "Un autre monde est possible", il est un espace ouvert qui permet à des organisations citoyennes du monde entier de se rencontrer pour traiter des principaux sujets de préoccupation de la société civile dans le contexte de la mondialisation et élaborer la transformation sociale du monde.

Le Forum social mondial se décline au niveau des continents (Forum social européen, Forum des Amériques, Forum social asiatique, Forum social africain) au niveau régional, national ou local.

Les différents Forums sociaux adhèrent à la Charte des Principes du FSM dont les principales règles sont :
- l'ouverture à tous les courants idéologiques,
- l'opposition au néo-libéralisme,
- l'absence des partis politiques en tant que tels,
- l'absence de déclaration finale.


Définition du localisme


Etymologie : du latin locus, lieux.

Localisme au sens général

Le localisme est l'attitude qui consiste à privilégier ce qui est local au détriment d'une conception d'ensemble de la société. Pour un homme politique, c'est la tendance à ne s'intéresser qu'aux problèmes locaux, notamment par électoralisme.

Localisme ou "néo-localisme" pour les partisans de la décroissance

Pour les partisans de la décroissance, le localisme ouvert (ou "néo-localisme"), qui doit être cosmopolite et diversifié, consiste à réorienter la vie humaine sur un territoire autonome et autogéré, avec une économie de proximité. C'est toute la vie qui doit être "reterritorialisée" (Serge Latouche, "Vivre localement" dans le journal La Décroissance, n°28), notamment les relations interpersonnelles et le "vivre ensemble". Il s'oppose aux relations a-personnelles qui se développent avec les médias planétaires et les formes de collectivités abstraites.

Dans les grandes agglomérations urbaines, cette relocalisation, à la fois de la vie politique (mise en place d'une démocratie participative) et économique, passe par un morcellement en "villages urbains" (environ 30 000 habitants selon les auteurs) permettant de satisfaire localement la plupart des besoins. Ces entités autonomes seraient regroupées en plusieurs niveaux de confédérations. Cette forme de localisme n'est toutefois pas l'autarcie, car certaines décisions et productions se feraient à des niveaux plus larges.


Définition de l'autarcie


Etymologie : du grec autos, soi-même et arkein, suffire.


Etymologiquement, l'autarcie désigne la situation de ce qui se suffit à soi-même. Le terme peut s'appliquer à une famille, un village, une région, un pays... qui produisent l'essentiel de ce qu'ils consomment en n'ayant pas ou peu recours au commerce.

Pour une nation ou un pays, l'autarcie est une théorie économique qui prône l'économie fermée. Elle vise à produire à l'intérieur des frontières l'essentiel des biens nécessaires pour satisfaire les besoins de la population et à réduire au strict minimum les importations. L'autarcie est de l'autosuffisance économique.


Les économistes distinguent parfois deux types d'autarcie :

  • l’autarcie de repliement sur soi-même qui consiste à remplacer des produits importés devenus rares par des ersatz, produits de moindre qualité.
  • l’autarcie d’expansion, à caractère impérialiste, où l'on conquiert de nouveaux territoires riches en ressources.


Historiquement, aucune société n'a pu établir une autarcie parfaite, chacune ayant entretenu des échanges avec des voisins proches ou lointains, ne serait-ce que pour les matières premières qu'aucun pays ne possède sur son sol en quantité suffisante pour subvenir à l'ensemble de ses besoins.


Définition du commerce équitable


Le commerce équitable est un commerce conçu pour assurer une juste rémunération à des producteurs des pays pauvres afin qu’ils puissent développer leur activité à long terme et améliorer leur niveau de vie. Il contribue au développement durable.


Le commerce équitable prend la forme d'un partenariat entre des distributeurs de pays riches et des producteurs de pays pauvres pour garantir à ces derniers un revenu minimum indépendamment des fluctuations du marché. Il leur fait bénéficier d'une part plus importante que dans le commerce habituel du prix payé par le consommateur.

Bien qu'existant depuis plusieurs décennies, le commerce équitable connaît un fort développement depuis le début des années 2000 et concerne essentiellement les produits alimentaires et artisanaux. Ses principes ont été élaborés en 2001 par la FINE, groupe de travail de quatre organisations internationales, qui en propose la définition suivante :

"Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel."

Les prescriptions du commerce équitable sont centrées autour d'une dizaine de normes :

  • La création des opportunités pour les producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage.
  • La transparence et la crédibilité.
  • La capacité individuelle.
  • La promotion du commerce équitable.
  • Le paiement d'un prix juste.
  • L'égalité entre les sexes.
  • Les conditions de travail.
  • Le travail des enfants
  • L'encouragement actif des meilleures pratiques environnementales.
  • Les relations de commerce.


Quelques critiques faites au commerce équitable :

  • augmentation pour les pays pauvres de la dépendance des producteurs envers le marché extérieur, au détriment de la consommation locale et de la souveraineté alimentaire,
  • apparition de nouveaux intermédiaires qui prélèvent leur part au même niveau que dans le commerce habituel,
  • "commerce équitable", un argument de vente comme un autre,
  • opacité des labels,
  • risque d'augmentation de la production et de baisse des cours des produits au détriment des petits paysans qui ne sont pas dans le commerce équitable,

En outre, l'expression "commerce équitable" laisse sous-entendre que le commerce traditionnel avec les pays pauvres, c'est-à-dire la quasi-totalité, ne l'est pas.


Gestion des ressources

Épuisement des ressources

Dates d’épuisement des richesses exploitables de notre planète au rythme actuel de consommation (1)


2021 : fin de l’argent
2025 : fin de l’or et du zinc
2028 : fin de l’étain
2030 : fin du plomb
2039 : fin du cuivre
2040 : fin de l’uranium
2048 : fin du nickel
2050 : fin du pétrole
2064 : fin du platine
2072 : fin du gaz naturel
2087 : fin du fer
2120 : fin du cobalt
2139 : fin de l’aluminium
2158 : fin du charbon

Notre planète n’est pas infinie. On le sait. Ses ressources sont limitées et ne peuvent satisfaire ad vitam aeternam les exigences voraces de milliards d’êtres humains.

Nous devons anticiper la pénurie proche des matières premières en vivant tout simplement autrement. Sinon des guerres terribles risquent d’éclater dans un futur proche à la surface de tout le globe pour l’accaparement des gisements restants, atomisant les villes et faisant un carnage parmi les populations. Cela en moins d’une petite génération!

Si nous voulons éviter le pire, retroussons nos manches! Une nouvelle civilisation reste à inventer, ici et maintenant, plus propre, plus économe, plus respectueuse et dont l’objectif premier soit réellement le bonheur de tous et non le profit égocentrique de quelques uns au détriment de tous les autres. »


(1) D’après Science et Vie hors série N° 243, construire un monde durable, de Juin 2008. http://www.mondedurable.science-et-vie.com


Le gaz de schiste : une énergie propre ?

Mercredi 10 novembre 2010, par Normand Mousseau // Actualités


Normand Mousseau est professeur de physique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en physique numérique des matériaux complexes à l’Université de Montréal.

Un extrait de livre publié sur l’excellent site de l’Agence Science-Presse

Le gaz naturel « traditionnel » représente une ressource préférable au charbon et au mazout et même, pour la plupart des investisseurs, préférable aux sources alternatives comme l’éolien et le solaire, dont la technologie est encore trop jeune et nécessite des investissements massifs à l’entrée. Qu’en est-il du gaz « non traditionnel » qu’est le gaz de schiste ? Est-il aussi « propre » que le gaz traditionnel ? Extrait du livre La Révolution des gaz de schiste, qui arrive en librairie cette semaine.

On peut diviser les risques environnementaux en trois grandes catégories :

  1. les dérangements pour la population et l’environnement associés à l’activité industrielle elle-même : forage, fracturation, passage de camions-citernes et exploitation d’un combustible gazeux en général,
  2. les risques associés à l’eau, allant de la contamination des eaux souterraines au traitement des eaux usées,
  3. la contribution aux changements climatiques de ces gaz.

L’activité industrielle

Toute activité industrielle comporte des risques environnementaux. (...) La rapidité avec laquelle l’industrie des gaz de shale s’est développée dans les régions peuplées au-dessus de la structure de Marcellus nous permet déjà d’affirmer que ces risques ne relèvent pas seulement de l’imagination des opposants au développement de cette ressource.

Ainsi, à l’été 2010, à quelques semaines d’intervalle, trois accidents majeurs se sont produits dans cet État. Un premier puits, ne disposant pas d’un système de contrôle de la pression adéquat, explosa dans le nord de la Pennsylvanie en juillet 2010. Personne ne fut touché. Les opérateurs d’une foreuse en Virginie occidentale ne furent pas aussi chanceux lorsque, quelques jours plus tard, celle-ci explosa en frappant une bulle de gaz, blessant sept personnes. Deux autres travailleurs furent tués dans un troisième incident au nord de Pittsburgh, alors qu’un puits explosa dans des circonstances qui ne sont pas encore complètement élucidées.

Ce type d’accidents, malheureusement, se produit partout où l’on exploite le pétrole et le gaz naturel, pas seulement sur les puits de gaz de shale. Mais, outre qu’ils deviennent beaucoup plus visibles lorsqu’ils se produisent dans des régions densément peuplées, on ne peut exclure la possibilité que des citoyens soient touchés directement par ceux-ci, soulignant l’importance d’une supervision étroite de l’industrie par les agences chargées de faire respecter les diverses réglementations.

Les risques pour l’eau

La question de l’eau est au cœur des préoccupations environnementales reliées à l’exploitation des gaz de shale : 1) les risques de contamination des eaux souterraines et des nappes phréatiques par les liquides de fracturation et les liquides de reflux ; 2) les risques de contamination des eaux de surface, par des déversements durant les opérations ; 3) l’usage excessif des réserves d’eau locales. (...)

La contamination des eaux souterraines On ajoute généralement des additifs chimiques au mélange de fracturation afin de faciliter la propagation de l’eau et l’insertion du sable dans les fissures générées. Si certains de ces produits peuvent susciter des inquiétudes, ce n’est pas, et de loin, la principale source de contamination.

En effet, durant son passage dans le shale, l’eau utilisée pour la fracturation se charge de divers sels et d’autres contaminants dont la composition n’est pas toujours connue. Selon un rapport de l’Office national de l’énergie du Canada, l’eau de reflux ne peut être réutilisée pour la fracturation de nouveaux puits, car les sels qu’elle ramène peuvent corroder l’équipement et les conduits. on doit donc l’éliminer d’une façon ou d’une autre. La quantité d’eau dont il faut se débarrasser peut parfois dépasser, et de loin, celle qu’on injecte, car certains shales sont eux-mêmes gorgés d’une eau saline, potentiellement toxique, qui se trouve expulsée avec le gaz extrait.

Selon les formations, la quantité d’eau qui ressort d’un puits varie entre zéro et plusieurs centaines de barils par jour. Il va sans dire que ces eaux ne peuvent être déversées dans la nature avant d’avoir été convenablement traitées, un processus coûteux et impossible à réaliser avec des infrastructures de traitement des eaux usées municipales. On préfère donc, généralement, l’injecter dans des nappes phréatiques profondes et salines, loin sous les couches d’eau potable utilisées pour la consommation ou l’agriculture.

Une des grandes préoccupations environnementales est que ces eaux toxiques contaminent les réserves souterraines d’eau potable. Les shales se situent généralement à des profondeurs allant de 1000 à 3000 m, c’est-à-dire à plusieurs centaines de mètres sous les nappes phréatiques. Comme les shales sont, par définition, imperméables, on ne s’attend pas à ce que l’eau de fracturation remonte massivement vers les couches phréatiques. Toutefois, bien que fort improbable, l’existence de fissures permettant à l’eau de s’échapper à travers des roches poreuses sus-jacentes n’est pas strictement impossible

Les risques les plus importants sont ceux associés à la création de fissures dans les parois des puits ou le dérangement de poches de méthane pouvant contaminer les eaux souterraines durant les opérations de forage. Bien que ces risques soient faibles, plusieurs incidents suggèrent qu’on ne peut pas les ignorer, contrairement à ce que laisse entendre l’industrie.

Selon les rapports d’infractions commises en Pennsylvanie et compilées par la Pennsylvania Land Trust Association, près de 1 % des puits forés dans cet État depuis janvier 2008 présentaient des défauts dans le blindage des puits. Un chiffre non négligeable surtout lorsque ces forages se font dans des régions densément peuplées.

Les déversements à la surface Selon le même rapport de la Pennsylvania Land Trust Association, la grande majorité (plus de 800) des 952 infractions commises par les gazières (et observées par un inspecteur) sur une période de 18 mois à partir de janvier 2008 concernaient des déversements ou une mauvaise gestion des eaux contaminées. Cela veut dire, dans 268 cas, une mauvaise construction des sites de captation des eaux contaminées. Or, on l’a vu plus haut, ces eaux peuvent contenir une proportion importante de sels, ce qui les rend fortement corrosives. Il est donc essentiel que les bassins de rétention soient parfaitement étanches. Dans 16 cas, on a aussi détecté des problèmes de fonctionnement de l’obturateur antiéruption (blowout preventer).

En juin 2010, un problème avec cet équipement causa une éruption et le déversement de millions de litres d’eau contaminée avant que la fuite ne soit colmatée, 16 heures plus tard.

Pour le moment, nous disposons de très peu d’information solide sur la nature de ces eaux contaminées. Pour que l’on puisse évaluer correctement les risques, il faudrait que les gazières rendent publiques non seulement la liste des produits chimiques utilisés pour la fracturation, mais aussi et surtout la composition des eaux de reflux.

La contribution aux changements climatiques

Si la combustion du méthane est nettement préférable à celle du charbon et du pétrole du point de vue de la production de gaz à effet de serre (GeS), plusieurs facteurs suggèrent que le bilan environnemental complet des gaz de shale pourrait s’approcher de celui du charbon, ce qui diminuerait certainement son intérêt dans la lutte contre les changements climatiques.

Selon le ministère américain de l’énergie, la combustion du gaz naturel produit, en moyenne, 50 kg de CO2 par GJ, comparé à 68 pour l’essence, 69 pour le diesel et 89 kg de CO2 par GJ pour le charbon. Cette comparaison est toutefois incomplète, car elle n’inclut pas les gaz à effet de serre produits durant les phases d’exploration et d’exploitation, de même que pour le transport de ces combustibles jusqu’à leur point d’utilisation.

(...) Deux autres facteurs doivent être pris en compte dans l’évaluation des impacts des gaz de shale sur le réchauffement climatique : les fuites de méthane durant les différentes étapes d’extraction, de transformation et de transport, et les émissions du CO2 contenu dans le gaz extrait des shales. Le méthane est un gaz à effet de serre très puissant et son impact sur le réchauffement climatique est jusqu’à 25 fois plus important que celui du CO2 quand on calcule son impact sur une base de 100 ans. Si on on pose une perte totale de 1,5 % du volume de gaz naturel extrait à la source, en accord avec les estimations du ministère américain de l’énergie, l’impact GeS total des gaz de shale serait augmenté de près de 37,5 % pour atteindre 84,7 kg de C02 par GJ, soit presque autant que le charbon et bien plus que l’essence ou le diesel.

De plus, ces calculs ne tiennent pas compte du CO2 présent dans les gaz de shale. En effet, certains shales noirs contiennent une fraction importante de gaz carbonique mélangé au méthane. Son relâchement dans l’atmosphère doit donc être ajouté au bilan carbone des gaz de shale, diminuant d’autant leur avantage environnemental par rapport aux autres combustibles fossiles.