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dimanche 11 décembre 2011

Durban, décembre 2011

Branchez-vous Matin

dimanche 11 décembre 2011 à 12H03

Durban: les écologistes mi-figue, mi-raisin (PC)


MONTRÉAL - Le mouvement écologiste québécois est ambivalent face aux résultats du Sommet de Durban, qui s'est conclu dimanche, en Afrique du Sud.

L'organisme Équiterre, dont le porte-parole se trouvait sur place, a durement critiqué la feuille de route sur laquelle s'est entendue la communauté internationale.

Selon Steven Guilbault, les efforts concertés des États-Unis, du Canada et du Japon ont fait dérailler les efforts des délégations qui souhaitaient des actions immédiates et claires.

L'entente de Durban n’en fait pas assez pour lutter contre une augmentation des températures de 4 degrés Celsius, a affirmé M. Guilbault.

Du côté de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), le porte-parole André Bélisle se dit ambivalent.

D'une part, dit-t-il, la planète a évité le pire car les négociateurs ont accepté l'idée de s'imposer des cibles contraignantes et d'en arriver à une entente ferme dans les prochaines années. Mais M. Bélisle aurait aimé voir la communauté internationale prendre des actions concrètes et immédiates pour lutter contre le réchauffement de la planète.

«C'est mi-figue, mi-raisin. Je pense qu'on a évité le pire, mais on n'a pas avancé tellement non plus», a-t-il affirmé en entrevue téléphonique.

«Que le Canada veuille négocier et aller un peu plus loin, c'est un début de bonne nouvelle.»

André Bélisle a cependant des mots très durs pour les représentants d'Ottawa, qu'il accuse de mauvaise foi dans tout le dossier environnemental.

Au Canada anglais, les mouvements écologistes sont également divisés sur la question.

L'Institut Pembina, un groupe de réflexion, a applaudi l'entente. «La décision de lancer des négociations sur une nouvelle entente contraignante est potentiellement un grand pas en avant», a déclaré Matt Horne, qui dirige la section des changements climatiques à l'Institut.

M. Horne a dit regretter que le Canada se soit marginalisé dans la lutte contre les changements climatiques. «Notre pays a laissé passer nombre d'occasions de démontrer sa volonté à faire sa juste part», a-t-il affirmé.

Selon lui, rétablir la crédibilité du Canada dans ce dossier sera une tâche difficile. «Si on veut que l'énergie propre devienne la réalité de tous les jours, il faudra des mesures plus fortes des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux.»

Le mouvement Greenpeace International s'est dit déçu par certains aspects de l'entente. Selon le directeur-général de l'organisme, Kumi Naidoo, il est triste de voir que les pays qui bloquaient une entente soient parvenus à faire inclure une clause de retrait qui empêche la présente entente d'être contraignante. «Si cette faille est exploitée, cela pourrait être désastreux», a-t-il déclaré par voie de communiqué. La chance d'éviter une catastrophe nous glisse des mains chaque année que les pays ne parviennent pas à s'entendre sur une plan pour secourir la planète.»

L'International Climate Science Coalition a rejeté l'accord. Selon lui, il est faux de prétendre que les pays développés sont les seuls responsables des changements climatiques. «Le climat a toujours connu des périodes de réchauffement ou de refroidissement. Il n'y a rien pour arrêter cela. Toutefois les pays développés ont l'obligation morale à aider les peuples les plus vulnérables à s'adapter à cette réalité.»


par La Presse Canadienne